Journée d’études internationales « Les néokantismes »
Organisée par les Archives Husserl de l’ENS/Paris, le « Centre Emmanuel Levinas – Collège des études juives et de philosophie contemporaine » et « Instituto de Humanidades Universidad Diego Portales de Santiago de Chili »
Responsables : Danielle Cohen-Levinas, Marc de Launay, Juan Manuel Garrido
Mercredi 10 décembre 2014
Lieu : Ecole Normale Supérieure, 45 rue d’Ulm, de 9h à 19h, Salle Info 5.
Les divers retours à Kant de la deuxième moitié du XIXème siècle ont produit des contributions philosophiques majeures, non seulement dans le champ de la théorie de la connaissance, mais aussi de la métaphysique, de la psychologie, de l’éthique, de la philosophie de la culture et des sciences humaines. Le sens de ces retours n’était pas celui de conserver ou de simplement revendiquer une supposée doctrine — celle de Kant — dans une réalité qui n’était plus exactement celle du philosophe de Könisberg. Il était plutôt question de renouveler, dans un monde qui changeait de manière vertigineuse, la puissance d’une méthode — celle que les néokantiens appelle « transcendantale » — et d’une inspiration qui vit naître avec Platon ce que l’on appelle « l’idéalisme ».
Interroger les origines, l’évolution et les problématiques du néokantisme requiert aujourd’hui une double pertinence. D’un côté, il s’agit d’un travail indispensable pour comprendre l’histoire de la philosophie du XXème siècle, tant pour ce qui concerne les renouvellements de la logique depuis Frege, Russell et le cercle de Vienne que pour la naissance et le devenir de la phénoménologie husserlienne et de l’herméneutique heideggérienne. L’étude historique du néokantisme présente aussi un intérêt systématique, puisqu’il aide à explorer la vigueur d’une méthode et d’une forme de questionnement remarquablement pertinentes à l’heure actuelle, à un moment névralgique où nous nous trouvons peut-être en manque de ressources critiques pour repérer et présenter les conditions et les limites des savoirs, des techniques et des discours.
Participants :
Hernan Pringe (Santiago, Buenos Aires), Juan Manuel Garrido (Santiago), Jean-François Courtine (Paris IV Sorbonne, Archives Husserl), Heinz Wissmann (EHESS), Danielle Cohen-Levinas (Paris IV Sorbonne, Archives Husserl), Marc de Launay (Archives Husserl), Jean Seidengart, Carole Maigné, Virginie Palette.
De 9h à 12h30 :
- Jean-François Courtine : « Le sens de la différence ontico-ontologique dans l’œuvre d’Emil Lask ».
- Jean Seidengart : « La thèse de l’idéalisme scientifique ou du platonisme des scientifiques chez H. Cohen et E. Cassirer et sa réception au milieu du XXe siècle ».
- Juan Manuel Garrido : « Concepts mathématiques comme prototypes de l’activité synthétique de la pensée dans la fondation logique des sciences exactes de Natorp ».
- Virginie Palette : « La psychologie épistémologique de Natorp : un hapax dans l’histoire de la psychologie austro-allemande de la fin du XIXe siècle ».
De 14h30 à 19h :
- Marc de Launay : « La controverse Rickert/Natorp sur le nombre ».
- Hernán Pringe : « Cassirer and Bohr on symbolic and intuitive knowledge in quantum physics ».
- Carole Maigné : « Cassirer face aux philosophies de la vie : le cas Spengler ».
- Danielle Cohen-Levinas : « Emmanuel Levinas, lecteur d’Hermann Cohen »
- Heinz Wissmann : conférence de clôture